Plus de 8 possesseurs de chats sur 10 donnent exclusivement des aliments préparés (croquettes, boîtes, barquettes, sachets fraîcheur…) à leurs chats1. Les ventes d’aliments pour chats s’effectuent à 80 % en grandes surfaces alimentaires2 mais les conseils prodigués par les vétérinaires doivent pourtant être privilégiés : nourrir un chat avec un aliment de qualité, correspondant à son état de santé et son mode de vie, peut améliorer son bien-être à long terme.
Quand il a le choix, un chat va spontanément vers un aliment riche en protéines (animales). Ce comportement montre que l’instinct qui le pousse à chasser et à consommer des proies riches en protéines est toujours bien présent ! Une souris contient en effet moins de 3 % de glucides (ou sucres) et peu de graisses.
En consommant entièrement ses proies, le chat fait aussi « provision » d’acides gras (abondants dans le système nerveux), de vitamines (présentes dans les viscères) et de minéraux (constituant les os) qui lui sont indispensables.
Un chat a besoin d’un régime riche en protéines animales : il ne sait pas économiser les protéines quand elles se font rares. Contrairement au chien, il ne peut pas compenser un déficit en protéines en utilisant des glucides. C’est en effet avec les protéines qu’il produit l’énergie nécessaire chaque jour. Un déficit en protéines peut donc s’installer très vite chez un chat, lorsque son régime est déséquilibré…
D’après la conférence animée le 29 septembre 2016 à Bordeaux par Charlotte Devaux, Docteur vétérinaire et spécialiste en nutrition vétérinaire.
Lorsqu’un chat est nourri avec un régime riche en protéines, cela favorise le maintien de la bonne santé. Une alimentation riche en protéines procure de nombreux autres avantages au chat : la santé de la peau et la beauté du pelage sont favorisées, le maintien de ses défenses immunitaires est favorisé, le risque de mauvaise digestion des glucides est plus limité puisque l’aliment contient peu de glucides, sa glycémie est stabilisée etc.
Le poids moyen d’un chat est de 4 kg mais 1 chat sur 3 pèse au moins 5 kg. Le taux élevé de stérilisation (environ 80 %) s’accompagne d’une tendance à l’obésité, d’autant plus que 25 % des chats vivent en appartement, sans possibilité d’activité physique1. Après la stérilisation, le risque de prise de poids est multiplié par 3 et les chats mâles doivent être particulièrement surveillés3. Attention, un chat qui gagne 500 g prend autant de poids qu’un Homme qui prend 10 kg ! Si un chaton est stérilisé au moment de la puberté, avant la fin de sa croissance, il est indispensable de modifier son alimentation afin d’éviter toute prise de poids excessive, tout en couvrant les besoins liés à la croissance.
Un régime riche en protéines favorise l’entretien de la masse musculaire, qui consomme plus d’énergie que les réserves graisseuses. Plus le chat est musclé, plus il brûle de calories et moins il a tendance à stocker du gras superflu ! D’autre part, les protéines favorisent l’installation de la satiété et aident le chat à réguler de lui-même son appétit. Ce type de régime convient donc très bien aux chats stérilisés et sédentaires4.
Nombreux sont les chats qui souffrent de calculs urinaires ou de cystite (inflammation de la vessie) liée à l’anxiété. Un des moyens les plus simples de limiter la formation de calculs est de les encourager à boire et à éliminer ! Plus un chat boit, moins sa vessie risque d’être agressée par des substances irritantes contenues dans l’urine.
Une alimentation riche en protéines augmente significativement la consommation d’eau et le volume urinaire produit par le chat. L’urine est plus diluée et les calculs ont moins de chances de se former dans les voies urinaires. Un tel régime est très bien toléré par le chat, tant que le reste de la ration est équilibré et que le chat peut boire à volonté. Contrairement à une idée fausse, les protéines ne « fatiguent » pas les reins ; aucune étude n’a jamais montré de lien avec le développement d’une quelconque maladie rénale.
Pour savoir si le niveau de protéines d’un aliment pour chat est suffisant, il est souhaitable d’observer l’évolution de la masse maigre (soit la masse musculaire).
Une étude récente a montré que, pour un chat stérilisé, il fallait apporter au moins 5,2 à 6 g de protéines/kg pour conserver la masse maigre intacte. Ainsi, un chat de 5 kg a besoin de consommer au moins 26g de protéines par jour pour conserver sa masse musculaire. (Rapporté à l’énergie consommée, cela revient à fournir 87 g à 104 g de protéines pour 1000 kcal ingérées.)5
Si ce chat reçoit un aliment acheté en supermarché, il est possible qu’il ne reçoive que 22 g de protéines par jour, soit un déficit de 15 % par rapport à son besoin optimal6. En revanche, s’il est nourri avec Veterinary HPM® Adult Neutered Cat, il consommera 32g de protéines par jour, soit une marge de sécurité de 23 % par rapport à son besoin optimal ! Cela permet de couvrir les besoins de tous les chats, même ceux qui ont des besoins plus importants, tels que les chats à poil long ! Beaucoup d’aliments pour chats contiennent une teneur importante en céréales et amidon. L’amidon en excès est susceptible de conduire au stockage de graisse, et donc au surpoids ; il peut aussi engendrer des troubles digestifs car l’organisme du chat le digère mal. Pour une bonne tolérance, il est recommandé de ne pas apporter plus de 25 % de l’énergie sous forme de glucides7. Une alimentation adaptée à la nature carnivore du chat peut aider à le maintenir en bonne santé longtemps.
• Un chat doit pouvoir étaler sa consommation alimentaire sur 24 heures : il mange spontanément par petites quantités et il doit donc pouvoir manger à volonté (en contrôlant quand même la quantité totale consommée par jour !).
• De l’eau fraîche doit être disponible en permanence (renouvelez-la tous les jours). Pour encourager un chat à boire, il est conseillé de lui proposer plusieurs points d’eau dans la maison et dans le jardin.
• Si vous changez l’alimentation de votre chat, faites le progressivement : substituez l’ancien aliment par le nouveau, en augmentant peu à peu la part du nouveau par rapport à l’ancien. Étalez la transition sur 7 à 10 jours.
Références
1. FACCO/TNS-SOFRES. Résultats des enquêtes bisannuelles : enquête 2014 sur un échantillon de 14 000 foyers français - www.facco.fr/IMG/pdf/PAFF2014_-_communique_de_presse.pdf
2. Leforestier E. Le chat sur toutes les gammes. Petmarket magazine, avril 2017: 15-21.
3. Courcier EA, et al. Prevalence and risk factors for feline obesity in a first opinion practice in Glasgow, Scotland. J Feline Med Surg 2010; 12: 746-753.
4. Nguyen P, et al. High protein intake affects lean body mass but not energy expenditure in nonobese neutered cats. J Nutr 2004; 134 : 1084S-2086S.
5. Laflamme D et al. J.Féline Med Surg 2013 ;15 : 691-697
6. Comparaison réalisée en 04/17 en France sur la base d’une sélection d’aliments physiologiques secs pour chats adultes stérilisés vendus en circuit grand public.
7. Blanchard G. Alimentation du chat, carnivore de compagnie. Pratique Vet 2015 ; 50 : 640 -644